Attentat Bouira

ALGER (Reuters) - La branche maghrébine d'Al Qaïda a revendiqué l'attentat qui a fait neuf blessés, dont deux Français, vendredi matin en Algérie au lendemain de l'appel lancé par le numéro deux de l'organisation islamiste Ayman al Zaouahri à "débarrasser" le Maghreb des Français et Espagnols.
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L'attaque s'est produite près de Bouira, en Kabylie, à 70 kilomètres au sud-est d'Alger, au passage d'un convoi d'expatriés protégé par les forces de police, rapporte l'agence algérienne de presse APS.

Dans une cassette audio diffusée par la chaîne de télévision Al Arabya, un porte-parole de l'organisation Al Qaïda au Maghreb islamique revendique l'attaque suicide.

"Le martyr Othman Abou-Jaffar a lancé un véhicule Mazda chargé de plus de 250 kg d'explosifs sur les croisés français", a-t-il déclaré.

Selon le ministère de l'Intérieur, cité par APS, le bilan détaillé est, en plus des deux ressortissants français, de cinq gendarmes, un conducteur et un expatrié italien blessés.

"Les neuf personnes blessées sont hors de danger", rapporte APS.

A Paris, l'entreprise française de BTP Razel a confirmé qu'un de ses véhicules 4X4 avait été pris pour cible en tout début de matinée. Il transportait deux Français, un Italien et leur chauffeur algérien, précise-t-elle.

"Cet attentat ne remettra pas en question notre présence en Algérie", a déclaré à Reuters une porte-parole de la société, ajoutant que les mesures de sécurité seraient néanmoins réexaminées.

DEUX EMPLOYÉS D'ADP RAPATRIÉS D'URGENCE

L'attentat, le premier visant des expatriés depuis le mois de mars, intervient moins de vingt-quatre heures après la diffusion d'un enregistrement vidéo dans lequel le numéro deux d'Al Qaïda, Ayman al Zaouahri, appelle à "débarrasser" le Maghreb des Français et Espagnols installés dans les anciennes colonies d'Afrique du Nord.

Le quotidien Le Monde rapporte parallèlement que deux ressortissants français, travaillant pour la société Aéroport de Paris (ADP), ont été rapatriés d'urgence après que les services secrets algériens ont reçu des informations selon lesquelles un groupuscule islamiste s'apprêtait à les enlever.

L'Elysée et le ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, ont répété ces dernier jours que la menace terroriste était réelle et permanente en France mais "pas plus et pas moins" que dans d'autres régions.

Réagissant aux dernières menaces en date, une source diplomatique à Paris confiait jeudi à Reuters que le Quai d'Orsay examinait les menaces mais n'envisageait pas pour l'instant de modifier ses consignes aux voyageurs, qui sont déjà assez restrictives pour le Maghreb, ni de demander aux résidents français de ces pays de rentrer.

En mars dernier, trois Algériens et un Russe avaient été tués dans un attentat au sud-ouest d'Alger contre un bus transportant du personnel employé par un entreprise russe de construction de conduites de gaz et de pétrole.