ALGER (AFP) - Dix militaires ont été tués et 35 blessés mercredi dans l'attentat-suicide au camion piégé contre une caserne de l'armée à Lakhdaria (100 km à l'est d'Alger), selon un nouveau bilan obtenu auprès des services de sécurité.
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Un précédent bilan, de source officielle, faisait état de 8 morts, outre le kamikaze, et de 23 blessés.
Deux soldats blessés ont succombé à leur arrivée à l'hôpital de Lakhdaria, selon ces sources.
Le camion piégé a été totalement détruit dans l'explosion, a-t-on indiqué de source officielle.
Cet attentat s'est produit le jour de l'ouverture des 9e Jeux Africains, et une semaine après un appel du président Abdelaziz Bouteflika à intensifier la lutte contre le terrorisme.
Un camion frigorifique chargé d'explosifs de forte puissance, conduit par un kamikaze âgé d'une vingtaine d'années, a été lancé à toute vitesse contre une caserne de l'armée à Lakhdaria, à 100 km au sud-est d'Alger.
Le quartier de la caserne, située à l'entrée de la ville, a été bouclé par l'armée et la gendarmerie.
Lakhdaria (anciennement Palestro) est une région montagneuse et boisée, réputée par ses redoutables gorges, et qui avait été le siège d'importants foyers de maquisards algériens pendant la guerre d'indépendance (1954-1962).
Les islamistes armés ont repris des caches et casemates abandonnés par ces derniers.
La ville est aussi un important carrefour vers l'est algérien et un verrou de sécurité pour la protection de la capitale, Alger.
Alger, placée sous haute sécurité, doit donner en fin de journée le coup d'envoi des 9e Jeux Africains, rassemblant 8.000 athlètes et personnels d'encadrement. Des milliers de policiers sont déployés depuis plusieurs jours autour des sites de compétition et des villages d'athlètes.
L'attentat de Lakhdaria survient une semaine après un appel le 5 juillet du président Bouteflika, ministre de la Défense et chef suprême des forces armées, pour l'intensification de la lutte antiterroriste, devant les cadres militaires.
"Nous devons poursuivre sans relâche la lutte contre les entreprises criminelles et terroristes de ceux qui, refusant l'appel magnanime de la nation (en faveur de la réconciliation nationale), se déclarent résolument ennemis du peuple et voudraient perturber le mouvement de refondation et de cohésion nationale", avait lancé M. Bouteflika.
C'est le premier attentat terroriste de cette envergure enregistré en Algérie depuis ceux du 11 avril contre le Palais du gouvernement à Alger et un commissariat de Bab Ezzouar dans la banlieue est, qui avaient fait 30 morts et plus de 200 blessés. Ils avaient été revendiqués par Al-Qaïda au Maghreb, une branche de la nébuleuse d'Oussama Ben Laden.
Le 16 mai, une bombe artisanale avait tué une personne dans un carrefour à Constantine, la veille de l'ouverture du scrutin législatif. Le 6 juin une bombe artisanale avait explosé à Tizi-Ouzou (Kabylie) près de la gare routière et le Palais de justice faisant un mort.
Les violences imputées aux islamistes armés persistent malgré la mise en oeuvre en février 2006 d'une "Charte pour la paix et la réconciliation nationale" censée y mettre fin. Quelque 2.200 détenus islamistes ont été libérés en application de cette Charte et 300 autres ont rendu leurs armes et bénéficié d'une mesure de grâce présidentielle.
Source: yahoo.fr